Le 23 novembre 2016, Des Racines et des Ailes a consacré son émission au Finistère et à l’Irlande. ALeRT y a fait une apparition pour parler du patrimoine archéologique finistérien en danger !
Le 23 novembre 2016, Des Racines et des Ailes a consacré son émission au Finistère et à l’Irlande. ALeRT y a fait une apparition pour parler du patrimoine archéologique finistérien en danger !
Par Pau Olmos-Benlloch
L’îlot de Roc’h Santec fait partie de l’ensemble d’îles et îlots du littoral de Santec (Finistère) et il est situé à 1,5 km de la côte. La difficulté d’accès fait que le site n’a pas souffert d’une importante pression anthropique et les vestiges présentent un bon état de conservation ; mais dans le même temps, cette contrainte gêne l’accès et le suivi de l’érosion régulière des restes archéologiques causée par les différents épisodes de tempêtes hivernales.
Au cours des différents passages sur le site, effectués avec la participation des archéologues amateurs (D. Roué, qui a découvert le site) en 2014 et en janvier 2015, deux zones prioritaires ont retenu notre attention : d’une part, l’occupation du Paléolithique Supérieur (azilien) ou du Mésolithique initial qui devait se situer dans l’abri formé par le rocher central et qui présentait une forte dégrée d’érosion ; et d’autre part, une occupation datant de l’époque gauloise (à préciser) et qui se situait sur la plateforme principale de l’îlot et caractérisée par la présence des alignements de murs d’un probable habitat littoral.
Étant alors un site archéologique encore inédit avec un fort potentiel archéologique, l’objectif de la campagne de 2015 fut la réalisation de différents sondages diagnostiques, afin de caractériser, circonscrire et dater les vestiges, en complétant les travaux de prospection menés par des archéologues amateurs. Cette intervention a mise en évidence la richesse et le potentiel archéologique du site de Roc’h Santec, mais aussi le bon état de conservation des niveaux d’occupation mésolithiques et gaulois. L’occupation la plus ancienne date du Paléolithique moyen (80 000 – 40 000 BC), grâce à la présence de traces de débitage Levallois dans les niveaux de sable éolienne déposés directement sur le socle granitique. Mais en tout cas, comme on avait pu identifier lors des opérations de prospection, l’occupation principale de l’île date du Mésolithique (groupe de Berthaume) et de l’âge du Fer.
Pour plus d’informations :
Dans cet article de La Presse d’Armor paru le 19 mars 2014, notre collègue Elias Lopez-Romero parle de l’érosion du site mégalithique de l’île Coalen à Lanmodez dans le cadre du projet Alert et eSCOPES.
Dans le cadre du projet plusieurs opérations de prospections ponctuelles ont été réalisés sur des sites préalablement connus ou inédits et qui montrent tous les aspects des érosions littorales. Dans l’île de Groix, trois sites ont été repérés lors des prospections réalisés en 2007 : Port Quedoul, Port Mélite et Port Roed.
Lors d’une prospection, des structures ont été repérées en coupe de falaise (deux possibles trous de poteaux distantes d’environ 2 m avec un niveau brun associé). Quelques éléments mobiliers probablement d’époque gallo-romaine ont été collectés sur l’estran. Il s’agit d’une site inédit jusqu’à moment menacé par l’érosion naturelle de la falaise.
L’existence d’un site protohistorique à Port Mélite était déjà connu depuis les années 1980, grâce à la découverte d’un lot de céramiques attibuable à La Tène finale. Cette occupation pourrait être associée avec un éperon barré de l’Age du Fer. Un muret en pierre sèche, signalé en 2006, avait été vu en falaise mais il a aujourd’hui disparu à cause de l’érosion de la falaise.
Au sud de l’île de Groix, un atelier de bouilleur de sel protohistorique avait été repéré par S. Bihan depuis plusieurs années, mais l’accélération de l’érosion côtière dans ce secteur fait apparaître des structures en coupe de falaise en cours de dégradation.
Dans la continuité des recherches archéologiques engagées par Yvan Pailler et son équipe dans l’archipel de Molène depuis la fin des années 1990, un suivi archéologique particulier est assuré depuis plus de 10 ans sur l’un des sites de l’île Triélen. Ce site, particulièrement exposé montre une dégradation continue accélérée lors des épisodes de tempêtes, avec un recul de la micro-falaise évaluée entre 0,5 et 1 mètre par an sur cette portion de côte. Ce site, qui correspond à un établissement ‘gaulois’ (habitat et ancien atelier artisanal de production de sel), occupé au cours du second l’Âge du Fer (entre 450 et 50 av. J.-C.).
A défaut de pouvoir protéger le site de l’érosion, le suivi archéologique a pour objectif d’observer et d’enregistrer les informations relatives aux vestiges anciens. Les moyens mis en œuvre sont des relevés de coupe (photos, relevés stratigraphiques…), après nettoyage et redressement, et des petits sondages exploratoires limitées aux portions de la coupe déjà dégagées de leur couverture végétale ; ces sondages ont pour objectif une collecte d’échantillons (mobiliers archéologiques tels que des fragments de poteries, restes de faune ancienne : coquillages, ossements de mammifères, de poissons, etc…) qui, tamisés sur place à l’eau de mer, feront ensuite l’objet d’analyses plus approfondies.
Pour plus d’informations voir le diaporama Alert à Triélen
Dans cette zone, qui comprend les communes de Pénestin, Camoel, Férel, Arzal, Billiers, Ambon et Damgan (Morbihan) des sorties de terrain ont été réalisés afin de tester la grille de vulnérabilité et évaluer les risques naturels et anthropiques. L’estuaire de la Vilaine est choisi par la menace provoquée par l’élévation du niveau de la mer et les activités humaines. D’après les travaux de terrain, 22 sites ont été répertoriés, allant de la période Mésolithique au Moyen-Age. L’étude la vulnérabilité réalisé montre une combinaison des facteurs anthropiques et naturelles en la protection des sites. Le présence d’infrastructures touristiques et des activités humaines est la menace anthropique principale, comme exemple quelques monuments mégalithiques ont été déplacés par action humaines, même si ce sont des monuments protégés. En ce qui concerne le facteur naturelle, l’élévation du niveau de la mer à cause du réchauffement terrestre, l’érosion éolienne et la manque de sédimentation de la Vilaine sont les principales menaces dans l’estuaire de la Vilaine.
Dans le cadre du projet ALeRT une inventaire et étude de vulnérabilité des sites archéologiques côtiers en presqu’île de Rhuys a été réalisé par Erik Schaeffer. Vingt sites archéologiques appartenant aux communes d’Arzon, Saint-Gildas-de-Rhuys et Sarzeau ont été répertories et ajoutés à la base de données ALeRT. Les sites ont une période d’occupation allant du Mésolithique à la période gallo-romaine. Il s’agit d’une zone riche en sites archéologiques surtout pour la période Néolithique et Age du Fer, avec des sites significatifs comme le tumulus Néolithique du Petit Mont. L’étude de la vulnérabilité montre une zone de risque autour du tumulus du Petit Mont, dont les sites de briquetage dans la falaise sont érodés par le facteur anthropique. Le risque principale des sites archéologiques dans la presqu’île de Rhuys est l’intense urbanisme et l’augment de tourisme.