Les sondages réalisés en 2017 et 2018 par Louis Dutouquet et sa société HELP sur l’Île de Sein ont fait l’objet d’un article dans le Ouest-France le 29 septembre 2018 « Des découvertes archéologiques inédites sur l’Île de Sein ».
Une sépulture d’enfant de l’âge du Bronze sur Kemenez : premiers éléments (Finistère)
Par Henri Gandois
Les tempêtes de l’hiver 2014 ont mis au jour de nombreux sites sur les côtes atlantiques avec une concentration particulière sur îles de la mer d’Iroise. Si plusieurs de ces sites ont disparu corps et biens sans autre intervention qu’une maigre documentation photographique, d’autres fort heureusement ont pu être fouillés au moins partiellement (Gandois et Quesnel, 2014 ; Gandois et al., 2015a et b). L’un de ceux-ci, situé sur l’estran sud de l’île de Kemenez était constitué d’un amas coquillier renfermant des restes humains en connexion partielle, un aménagement périphérique de petits trous de piquets a également pu être mis en évidence, malheureusement, la mer ayant détruit une partie importante du site, aucune vision d’ensemble n’était disponible (Gandois et al., 2015b).
La fouille de 2015 s’est attachée à documenter et prélever les restes humains qui apparaissaient en coupe avant qu’un nouveau coup de mer ne les fasse définitivement disparaître. Deux individus ont été identifiés, l’un d’eux n’étant représenté que par son atlas, le reste des ossements ayant été très probablement avalé par la mer, le deuxième lui étant en connexion partielle et son dépôt correspond a priori à une inhumation primaire (Chambon in Gandois et al., 2015b). Trois datations ont alors été réalisées, deux sur les restes de chaque individu et la dernière sur une graine, toutes renvoient à la fin du Bronze ancien et au Bronze moyen. Pour des raisons de temps la fouille 2015 n’a pas pu terminer la fouille intégrale de l’amas coquillier, la priorité ayant été donnée aux restes humains, il restait donc deux poches de coquillages en coupe dans les bermes nord et ouest. Une nouvelle intervention a donc été menée en novembre 2016 afin de terminer la fouille de l’amas. Or si les limites de l’amas ont vite été atteintes, en élargissant l’emprise du chantier l’équipe (*) a eu la surprise de mettre au jour une sépulture d’enfant juste en limite de l’amas (qui recouvrait partiellement les jambes du défunt).

Le corps est en connexion et en excellent état de conservation, chose particulièrement rare pour la Bretagne où l’acidité des sols détruit rapidement les restes osseux. Néanmoins ce n’est pas non plus exceptionnel notamment pour l’âge du Bronze (Tonnerre, 2015). La proximité avec l’amas coquillier dont le calcaire des coquilles contribue à remonter le pH du sol explique la préservation des ossements. L’enfant était placé dans une petite fosse circulaire d’environ un mètre de diamètre. Fléchi sur le côté gauche, il était disposé la tête à l’ouest, regardant vers le sud et les pieds à l’est. Aucun mobilier funéraire n’était associé, mais un ensemble de trous de piquets avec des pierres de calage était visible sur le pourtour de la fosse délimitant ainsi la sépulture.
Le corps a pu être daté par le radiocarbone, il remonte à la fin du Bronze ancien (1700/1610 Cal BC), néanmoins s’agissant d’un enfant insulaire peut-être non encore sevré, son régime alimentaire, via le lait de sa mère ou non, devait comporter une très forte proportion de ressources marines d’où un probable « effet réservoir » au niveau de la datation. Le d13C particulièrement élevé semble confirmer cette hypothèse.
Pour des raisons de temps et d’accessibilité à l’île la zone au nord-ouest de la fosse n’a pas pu être fouillée, mais la présence d’une grande dalle de chant laisse supposer qu’il puisse y avoir une autre sépulture adjacente, cependant l’éloignement avec l’amas coquillier se faisant plus grand, les chances de mettre au jour des restes osseux sont plus minces.
Les analyses sur le squelette ont à peine débuté, mais nous espérons qu’elles puissent être les plus complètes possible (ADN, strontium, parasitologie, etc.) car l’opportunité d’étudier un squelette de l’âge du Bronze très bien conservé en Bretagne n’est que trop rare. D’autres informations à suivre bientôt…
(*) Un grand merci à Marie Balasse, Cindy Odet-Kerhir et Yvon Dréano pour leur participation enthousiaste à l’opération
Bibliographie :
GANDOIS H. (dir.) et la collaboration de QUESNEL L. 2014. Rapport d’opération (fouilles archéologiques d’urgence en contexte d’estran) sur les îles de Kemenez et Trielen (Le Conquet, Finistère), opération n°OA-2435, DRASSM, 21 p.
GANDOIS H. (dir.), avec les contributions de BERRIO L., BLAISE E., DRÉANO Y., FONTANA L., IHUEL E., SALANOVA L., STÉPHAN P., et la collaboration de BEDAULT L., CHAMBON P., CUISNIER D., HACHEM L., LEDUC C., PILIOUGINE C., RAFFIN A. 2015a. Rapport d’opérations (fouilles archéologiques d’urgence en contexte d’estran) sur les îles de Kemenez, Béniguet et Trielen (Le Conquet, Finistère), opération n°OA-2463, DRASSM, 147 p.
GANDOIS H. (dir.), avec les contributions de CHAMBON P., DRÉANO Y., FAVREL Q., IHUEL E., MAIGROT Y., PETER P. et la collaboration de BEDAULT L., HACHEM L., LEDUC C. 2015b. Rapport préliminaire d’opération (fouilles archéologiques d’urgence en contexte d’estran) sur l’île de Kemenez et l’îlot du Ledenez Vraz Kemenez (Le Conquet, Finistère), opération n°OA-2643, DRASSM, 71 p.
TONNERRE L. 2015. Étude archéo-anthropologique des squelettes de l’âge du Bronze en Bretagne, Mémoire de Master 2, (dir. C. Marcigny), Université de Rennes 2, 2 vol., 186 p. et 579 p.
Un hiver dans l’archipel de Molène… Des tempêtes et des sites (Finistère)

Par Henri Gandois
Un inventaire archéologique de l’archipel de Molène a été entrepris depuis plusieurs années via des prospections, sondages et fouilles. Les informations récoltées alimentent la problématique du peuplement de ces îles. En effet, hormis l’habitat de l’âge du Bronze ancien de Beg ar Loued sur Molène, les autres îles de l’archipel ne livrent presque exclusivement que des structures funéraires et quelques amas coquilliers. De nouvelles données sur les structures d’habitats permettront d’atténuer la disproportion entre les monuments funéraires et les habitats ou indices d’habitats, ces derniers se trouvant multipliés par la découverte récente de nombreux barrages de pêcherie désormais totalement immergés pour la plupart. Cette dernière avait même fait qualifier l’archipel de Molène d’ « îles pour les morts » (Scarre 2011) où les peuplades du continent seraient venues enterrer leurs morts, les îles du couchant représentant une frontière symbolique entre le monde des vivants et celui des morts. Les dernières recherches et études sur cet archipel tendent à démontrer que, au contraire, les îles de l’Iroise étaient bien habitées par des populations sédentaires lors de la protohistoire et que les monuments mégalithiques sépulcraux (certainement mieux préservés en contexte insulaire que sur le continent) sont le témoignage des pratiques funéraires d’une population autochtone et pas celui d’ « îles pour les morts ».
Durant l’hiver 2013/2014, de nombreuses tempêtes avec des conditions météorologiques et marines extraordinairement énergétiques ont eu lieu sur les côtes atlantiques n’épargnant pas l’archipel de Molène. À titre d’exemple, grâce à un levé au DGPS centimétrique (GPS différentiel) des laisses de mer sur l’île de Kemenez, il a été constaté que c’est 27% de sa surface qui a été submergée lors de la marée du 1er février 2014 ; durant cette même marée, le trait de côte ouest du Ledenez Vraz de Kemenez a reculé de plus de 11m en une nuit (Fig. 1, haut).

Des sites archéologiques sont donc apparus sur le littoral des îles de Trielen, Béniguet et Kemenez en Iroise. Des observations et interventions ont été réalisées en janvier, février et mars 2014 par Henri Gandois, soit moins d’un mois après les évènements, et ont permis de documenter des sites, bien qu’un certain nombre avait déjà disparu (détruits ou ré-ensablés).
Les milieux insulaires sont des contextes particuliers (difficulté d’accès, temps d’intervention souvent très court, zones protégées, diversité typologique des sites…) ce qui a des incidences sur les méthodes et les stratégies de fouilles ainsi que d’études, répondant à des besoins et des conditions particulières. Au total, 20 sites et indices de sites ont été mis au jour dans ces îles et îlots : 7 sur Kemenez, 6 sur Ledenez Vraz de Kemenez, 1 sur le Ledenez Vihan de Kemenez, 4 sur Trielen et 3 sur Béniguet. La surreprésentation de Kemenez et de ses Ledenez est à mettre en lien avec la présence d’un archéologue sur l’île lors des tempêtes (H. Gandois).
Une structure d’habitat néolithique sur Kemenez

L’estran sud a livré plusieurs taches subcirculaires marron brun et le dégagement du goémon et des quelques galets encore présents sur le vieux sol a permis de mettre au jour un alignement de structures en creux circulaires, dont 4 principales d’environ 70cm de diamètre moyen, sur un axe est-ouest parallèle à une microfalaise (fig. 2). L’ensemble a été relevé, et la plus grande partie a été étudiée en détail (fig.3). En tout, 441 pièces lithiques taillées, 4 macro-outils, 113 tessons de céramique, 21 carporestes (restes de graines et de fruits, dont du blé et de l’orge), quelques dizaines de charbons, 17 restes ichtyologiques (poissons) et plusieurs dizaines d’éléments malacofauniques (coquilles) ont été découverts (fig.4).


Ces structures correspondent très vraisemblablement à un alignement de trous de poteaux, formant les restes d’un habitat. Le mobilier lithique ne permet pas de datation précise, cependant, les tessons de céramiques mis au jour sont datables du Néolithique, sans doute récent ou final. Deux datations sur graines sont en cours et permettront de préciser la distribution chronologique du site.
Une fosse détritique avec des restes humains sur l’estran sud de Kemenez
Ce site est connu depuis 2011 grâce à la présence d’un seul trou de poteau avec son dispositif de calage visible en coupe de microfalaise sur l’estran sud. Après le recul du trait de côte le 1er février 2014, cette structure en creux a disparu pour laisser place à une zone de terre noire et très organique (fig. 5) contenant quelques éléments fauniques (malacofaune principalement des Patella sp., de l’ichtyofaune et de la faune terrestre), ainsi que quelques artefacts lithiques et céramiques ; au sud, du côté estran, 3 petites taches subcirculaires avec plusieurs pierres plates plantées verticalement sur les bords faisaient penser à des trous de piquet.

L’étude approfondie de ce site a permis plusieurs découvertes : structures s’apparentant à des trous de piquets ; une surface d’environ 1,5m² de terre marron très organique contenant de nombreux artefacts (objets façonnés par l’homme) et écofacts (produits par la nature). La partie supérieure de cette zone a été perturbée, une haussière de cargo était prise dans la partie inférieure de la terre végétale, montrant ainsi que de nombreuses tempêtes avaient déjà attaqué cet endroit. L’ensemble des éléments découverts tendait à montrer que cette structure s’apparentait à une fosse dépotoir (fig. 6) avec 7 trous de piquet alentour. Celle-ci avait un remplissage divers : 92 éléments lithiques, 91 tessons, 4677 restes ichtyologiques (dont 846 déterminés), 325 restes osseux de faune terrestre (39 déterminés), plus de 2kg de fragments de coquilles, 441 carporestes (304 déterminés) ainsi que des restes osseux humains en connexion partielle ont été découverts (fig. 7). Les 7 trous de piquet ont été étudiés, prélevés et tamisés et ont permis de distinguer : 37 éléments lithiques taillés, un macro-outil, 22 tessons de céramiques, presque 300 éléments de faunes terrestres et marins, plus d’une centaine de restes malacologiques et une graine (céréale indéterminée).


Cet ensemble paraît être une fosse détritique composée d’un amas coquillier avec des restes fauniques, quelques éléments de céramique et lithique, ainsi que des charbons et des graines. Cependant, les 7 petites structures en creux sont plus difficilement interprétable (trous de piquets) notamment car seule une partie du site est connue (une partie a disparu et une autre n’est pas accessible). Nous sommes dans ce type de cas face à une « archéologie en miette », entre des éléments qui ont disparu et qu’il n’est donc pas possible de rattacher aux nouveaux éléments apparus et des potentiels éléments derrière la microfalaise qui pourraient compléter le plan général. Les prochaines tempêtes découvriront peut-être de nouvelles structures mais si c’est le cas, il ne fait aucun doute que toutes celles décrites ici auront disparu alors… L’ensemble n’est actuellement daté que par quelques éléments de chronologie relative : l’ensemble du mobilier lithique et céramique renvoie vers la fin du Néolithique ou le début de l’âge du bronze.
La découverte des restes carpologiques (NMI – nombre minimum d’individus – = 442) est relativement rare dans l’archipel et apporte donc un ensemble d’informations particulièrement riches pour la compréhension du paléoenvironnement de l’archipel. Les restes fauniques sont en attentes ou en cours d’études, et quelques éléments sont à souligner comme la présence de fragments osseux périnataux de caprinés et de bovidés, et des restes de faune sauvage (phoque, plongeon et peut-être pingouin).
La présence de restes humains partiellement en connexion est encore plus surprenante. Les restes humains anciens sont de manière générale très rares en Bretagne, du fait de l’acidité du sol désagrégeant très rapidement les restes osseux. Ce n’est qu’à la faveur de conditions très particulières que ceux-ci peuvent être conservés. Ici, la bonne conservation des restes humains et fauniques est due à la présence des os dans l’amas coquillier, le calcaire des coquillages augmentant considérablement le pH et réduisant ainsi l’acidité. Dans l’archipel de Molène, des restes osseux ont été mis au jour au cours de ces dernières années, mais la plupart datant de périodes sub-contemporaines ou modernes, les plus anciens en connexions datant du Haut Moyen Âge. Cependant, sur le site de Beg ar Loued (île Molène), des restes crâniens humains ainsi qu’une molaire avaient été mis au jour et dataient du début du IIème millénaire avant J.C.
Les autres sites
Sur l’île de Trielen, un paléosol avec un important mobilier lithique et céramique a été mis au jour en deux endroits de la côte nord. Au sud, dans ce même paléosol, un alignement de petites pierres d’environ 7m de long est apparu. Actuellement, l’interprétation de cet ensemble est difficile, mais il ne semble pas que ces pierres puissent avoir une fonction architectonique. Toujours sur cette même côte, une fosse a été dégagée en coupe de microfalaise, elle abrite les restes d’un bovidé vraisemblablement sub-contemporain.
L’Île Béniguet a livré deux nouveaux amas coquilliers, dont un (de par sa situation stratigraphique en coupe de microfalaise) pourrait remonter au Mésolithique (fig.8 en haut à droite) ce qui en ferait le plus ancien de l’Archipel. Le second est nettement plus important, deux prélèvements ont été effectués, le mobilier (dont une perle en test coquillier) se rattache à la transition Néolithique / âge du Bronze, vraisemblablement le Campaniforme.
Sur l’île de Kemenez et ses Ledenez, plusieurs autres sites ou indices de sites existent : un amas de débitage de silex ; une fosse rectangulaire profondément creusée dans le substrat limoneux brun ocre et abritant les restes d’un équidé en connexion et ceux d’un jeune suiné (fig.8 en bas) ; une fosse sub-rectangulaire totalement vidée par la mer avant intervention ; une structure indéterminée en pierres sèches apparue dans la dune et détruite à la marée suivante ; deux nouveaux affleurements à cupules ; des paléosols livrant du mobilier protohistorique (lithique taillé, céramique non tournée, macro-outillage…) ; plusieurs alignements de pierres plantées de chants, certains mégalithiques (fig. 8 en haut à gauche).

Les amas coquilliers mis au jour dans l’archipel ont tous fait l’objet de prélèvements systématiques avec un tamisage à 2mm. Ces opérations fastidieuses mais très précieuses permettent d’étudier l’ensemble des éléments archéologiques (écofacts et artefacts) dont certains ne sont pas toujours visibles à l’œil nu, et qui donc se retrouvent facilement dans les déblais de fouilles. Grâce à ce type d’opération, de nombreuses informations sont sauvées tels que les restes de microfaune, de carporestes, ou bien encore les charbons qui permettent ainsi d’avoir des informations sur le paléoenvironnement.
Conclusion…
Le bilan de cette campagne de fouilles d’urgence en 2014 sur ces 5 îles et îlots en mer d’Iroise laisse un sentiment partagé. D’un point de vue scientifique, le maximum a été fait, compte tenu des moyens disponibles, pour tenter de sauvegarder les données, en revanche la plupart des sites en eux-mêmes sont extrêmement menacés et appelés à disparaître à très court terme si ce n’est pas déjà fait.
Il ne faut pas se leurrer, la majorité des résultats rassemblés ici sont uniquement dus à la chance d’avoir été présent sur place lors des tempêtes de début 2014, sans cela beaucoup de sites n’auraient pas été identifiés, comme cela a dû être le cas sur de nombreux points de la côte. Le facteur chance ne suffit malheureusement pas, ainsi des structures ont été mises au jour et ravagées pendant la même marée, ne laissant aucune chance pour les sauvegarder ou même les documenter. Avec l’expérience acquise sur le terrain, il faut insister sur la nécessité d’intervenir dans les délais les plus brefs et si possible immédiatement car la vitesse de disparition et/ou d’ensablement des sites est véritablement impressionnante. Mais il va sans dire que cette rapidité d’intervention ne peut que se heurter aux diverses formalités administratives requises.
Mais dans tous les cas il faut garder à l’esprit que s’agissant de sites d’estran, ils sont sous la menace permanente des tempêtes, ainsi le tertre funéraire du Néolithique moyen fouillé en 2010 (Gandois et al., 2013b) a au deux tiers disparu lors de l’hiver 2014 (Fig. 9). Ils risquent donc tous de disparaître à plus ou moins long terme lors des tempêtes hivernales, car à la fin c’est toujours la mer qui gagne…

Ces sites sont suivis et étudiés notamment par Henri Gandois (UMR 8215, Trajectoires Université Paris 1 et membre associé UMR 6566, CReAAH – Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire), David et Soizic Cuisnier (exploitants de la ferme insulaire de Kemenez, prospecteurs bénévoles), Laura Berrio (UMR 8215, Trajectoires), Philippe Chambon (UMR 7041, ArScAn – Archéologies environnementales), Yvon Dréano (Ichtyologue, CRAVO – Centre de Recherche Archéologique de la Vallée de l’Oise), Ewen Ihuel (Service Archéologique Départemental de la Dordogne, UMR 7055, Préhistoire et Technologies), Laure Salanova (UMR 7055, Préhistoire et Technologie), Pierre Stéphan (UMR 6554, LETG – Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique), Quentin Favrel (UMR 8215, Trajectoires), Hélène Mahéo (Conservatrice de la Réserve Naturelle d’Iroise) et David Bourles (Garde de la Réserve Naturelle d’Iroise).
Pour aller plus loin :
DREANO Y., GIOVANNACCI S., DUPONT C., GRUET Y., HOGUIN R., IHUEL E., LEROY A., MARCHAND G., PAILLER Y., SPARFEL Y., TRESSET A. 2007. « Le patrimoine archéologique de l’île Béniguet (Le Conquet, Finistère). Bilan des recherches 2000-2007 ». Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de l’Ouest de la France, nouvelle série, t. 29 n°3, « Quinze ans d’étude et de recherches sur la réserve de Béniguet », p. 161-172.
GANDOIS H., CHAMBON P. 2013. « Nouveaux restes osseux humains trouvés à Béniguet. Première datation ». In : Yésou P. et Jaouen Y. (dir.), Réserve de Béniguet, rapport scientifique et technique, saison 2012. Ministère chargé de l’environnement, Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, p. 26-32.
GANDOIS H. (dir.), STEPHAN P. et la collaboration de CUISNIER D., GLADU Y., LALLEMENT F., PRIOL H. 2013a. Rapport sur les prospections sous-marines et sur la zone d’estran en mer d’Iroise. Opération n°OA-1746, DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines), 49 p.
GANDOIS H., PAILLER Y., STEPHAN P., NICOLAS C. 2013b. « L’érosion marine et ses effets sur les vestiges archéologiques en mer d’Iroise : exemple de l’impact de la tempête de mars 2008 sur l’île Kemenez et ses Ledenez (Le Conquet, Finistère, France) ». In : Daire M.-Y., Dupont C., Baudry A., Billard C., Large J.-M., Lespez L., Normand E. et Scarre C. (dir.), Ancient maritime communities and the relationship between people and environment along the European Atlantic coasts / Anciens peuplements littoraux et relations homme/milieu sur les côtes de l’Europe atlantique. Proceedings of the HOMER 2011 Conference, Actes du colloque HOMER 2011 (Vannes, 28 septembre-1er octobre 2011). Oxford, Archaeopress, British Archaeological Reports International Series 2570, p. 99-109.
GANDOIS H. avec la contribution de QUESNEL L. 2014. Rapport d’opération (fouilles archéologiques d’urgence en contexte d’estran) sur les îles de Kemenez et Trielen (Le Conquet, Finistère). Opération n°OA-2435, DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines), 21 p.
GANDOIS H. (dir.), avec les contributions de BERRIO L., BLAISE E., DREANO Y., FONTANA L., IHUEL E., SALANOVA L., STEPHAN P. et la collaboration de BEDAULT L., CHAMBON P., CUISNIER D., HACHEM L., LEDUC C., PILIOUGINE C., RAFFIN A. 2015. Rapport d’opérations (fouilles archéologiques d’urgence en contexte d’estran) sur les îles de Kemenez, Béniguet et Trielen (Le Conquet, Finistère). Opération n°OA-2463, DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines), 147 p.
PAILLER Y., GANDOIS H. (dir.), ASSOUS-PLUNIAN M., NICOLAS C., DONNART K., DUPONT C., DREANO Y., TRESSET A., DEBUE K. 2008. Programme Archéologique Molénais, Rapport n° 10 : prospections dans l’archipel de Molène (Finistère). Service régional de l’archéologie Bretagne, 42 p.
PAILLER Y., GANDOIS H., TRESSET A. (dir.) avec les contributions de BAILON S., BOURGARIT D., BOURY L., CALLOU C., CARIOLET J.-M., CARRION Y., CHAMBON P., DARBOUX J.-R., DAVID L., DEBUE K., DONNART K., DREANO Y., FICHAUT B., GOSLIN J., GUERET C., GONIDEC J.-P., LE CLEZIO L., LE GALL B., MARCOUX N., MARGUERIE D., MAYER A., NICOLAS C., PINEAU A., SALANOVA L., SELLAMI F., STAUB A., STEPHAN P., SUANEZ S. TROALEN L. 2009. Programme Archéologique Molénais, rapport n° 14, Beg ar Loued : un habitat en pierres sèches campaniforme / Age du bronze ancien, fouille programmée triennale (île Molène ; Finistère), 3ème année – 2009. Opération n° 2007 – 212, Service régional de l’archéologie Bretagne, 2 vol.
PAILLER Y., GANDOIS H., TRESSET A. (dir.), avec AUDOUARD L., DONNART K., FICHAUT B., GOSLIN J., JAUD M., JOSSELIN J., LE CARLIER C., NICOLAS C., SALANOVA L., STEPHAN P., SUANEZ S. 2011. Programme archéologique molénais, rapport n° 15, Beg ar Loued : un habitat en pierres sèches Campaniforme / Age du bronze ancien, fouille programmée du site de Beg ar Loued (île Molène ; Finistère). Opération n° 2006 – 13, 2 vol., Service régional de l’archéologie Bretagne, 91p. et 110p.
SCARRE C. 2011. Landscapes of Neolithic Brittany. Oxford, University Press, 326 p.
SPARFEL Y., PAILLER Y. (dir.), avec les contributions de CHAIGNEAU C., CHAURIS L., FICHAUT B., GOULETQUER P., STEPHAN P., SUANEZ S., TANGUY B. 2009. Les mégalithes de l’arrondissement de Brest, inventaire et essai de synthèse, Saint-Malo, co-édition Ce.R.A.A. (Centre Régional d’Archéologie d’Alet) et Institut culturel de Bretagne, 290 p.
Alerte à l’île du Bec, Lampaul-Ploudalmézeau (Finistère)

Par Marie-Yvane Daire
Le site archéologique de l’île du Bec sur la commune de Lampaul-Ploudalmézeau (Finistère), bien connu des archéologues de la région, fait l’objet d’un suivi irrégulier depuis de nombreuses années, et plus récemment dans le cadre du projet ALeRT, compte tenu de sa position très exposée et de sa dégradation régulière. Le site archéologique est caractérisé par des restes d’éléments de briquetages caractéristiques d’un atelier de bouilleurs de sel de la fin de l’âge du Fer.

La vulnérabilité de ce site face aux dégradations naturelles a conduit les chercheurs à engager une opération de « sondages » et relevés, destinée à sauvegarder un certain nombre d’informations avant la disparition totale des vestiges visibles, pendant l’année 2015. Les principales opérations réalisées ont été une série de relevés (manuel, au GPS différentiel et scanner 3D) ainsi qu’une prospection magnétique, notamment sur les structures dégagées en coupe de falaise dans l’estran et les structures associées localisées dans le bande intertidale (pêcheries).

Un suivi régulier est réalisé par Jean-Yves André et Hubert Arzel, l’opération est dirigée par Marie-Yvane Daire.
Pour aller plus loin :
Un article paru dans Le Télégramme le 10 avril 2016 « L’île du Bec. Un site hors du commun », réalisé par E. Gicquel.
L’Île de Sein (Finistère), le patrimoine dévoilé au gré des tempêtes…

Par Louis Dutouquet
Depuis octobre 2015, des observations bimensuelles par le bureau d’études HELP de la frange littorale de l’île de Sein ont permis de constater que :
– il y a d’importants mouvements de galets en haut d’estran sur certains secteurs de l’île,
– en phase de retrait des galets, des paléosols sont périodiquement découverts et révèlent souvent des vestiges archéologiques ou historiques : gisements lithique et céramique, amas coquilliers, alignement de pierres plantées, fours à goémon…


Soumis à des conditions maritimes extrêmes, l’île de Sein est principalement protégée des assauts de la mer par les cordons de galets qui la ceinturent. Cependant, leur mouvement perpétuel endommage inévitablement les vestiges archéologiques qu’ils recouvrent. Pour préserver l’information archéologique avant qu’elle ne soit définitivement détruite, il est proposé de :
– procéder à l’enregistrement des structures et gisements révélés par l’érosion marine et d’évaluer leur degré de vulnérabilité (suivi ALeRT),

– collecter, inventorier et identifier le matériel (lithique, osseux et céramique) récolté à la surface des paléosols,
– collaborer avec les géomorphologues pour mesurer l’ampleur des mouvements de galets et estimer leur impact sur les vestiges archéologiques sous-jacents.




Un sondage archéologique a été réalisé en 2017 sur un des amas coquillier, sous la direction de Louis Dutouquet. Retrouvez ici un résumé ainsi que le rapport de l’opération !
L’îlot Roc’h Santec (Finistère)

Par Pau Olmos-Benlloch
L’îlot de Roc’h Santec fait partie de l’ensemble d’îles et îlots du littoral de Santec (Finistère) et il est situé à 1,5 km de la côte. La difficulté d’accès fait que le site n’a pas souffert d’une importante pression anthropique et les vestiges présentent un bon état de conservation ; mais dans le même temps, cette contrainte gêne l’accès et le suivi de l’érosion régulière des restes archéologiques causée par les différents épisodes de tempêtes hivernales.
Au cours des différents passages sur le site, effectués avec la participation des archéologues amateurs (D. Roué, qui a découvert le site) en 2014 et en janvier 2015, deux zones prioritaires ont retenu notre attention : d’une part, l’occupation du Paléolithique Supérieur (azilien) ou du Mésolithique initial qui devait se situer dans l’abri formé par le rocher central et qui présentait une forte dégrée d’érosion ; et d’autre part, une occupation datant de l’époque gauloise (à préciser) et qui se situait sur la plateforme principale de l’îlot et caractérisée par la présence des alignements de murs d’un probable habitat littoral.
Étant alors un site archéologique encore inédit avec un fort potentiel archéologique, l’objectif de la campagne de 2015 fut la réalisation de différents sondages diagnostiques, afin de caractériser, circonscrire et dater les vestiges, en complétant les travaux de prospection menés par des archéologues amateurs. Cette intervention a mise en évidence la richesse et le potentiel archéologique du site de Roc’h Santec, mais aussi le bon état de conservation des niveaux d’occupation mésolithiques et gaulois. L’occupation la plus ancienne date du Paléolithique moyen (80 000 – 40 000 BC), grâce à la présence de traces de débitage Levallois dans les niveaux de sable éolienne déposés directement sur le socle granitique. Mais en tout cas, comme on avait pu identifier lors des opérations de prospection, l’occupation principale de l’île date du Mésolithique (groupe de Berthaume) et de l’âge du Fer.
Pour plus d’informations :