Par Elías López-Romero
Le site de Lomer présente les restes d’un monument mégalithique datant du Néolithique ainsi que ceux d’un atelier bouilleur de sel gaulois (second âge du Fer), situés sur les vestiges du tumulus de ce premier. Les restes conservés du dolmen, situés actuellement sur la falaise, sont extrêmement maigres, seules quelques pierres restent en place. Le site a fait l’objet d’un suivi photographique entre septembre 2013 et septembre 2014. Pendant cette période l’érosion des vestiges et de la falaise a subi d’importantes modifications.

Le peu qui reste du site est dans une situation extrêmement vulnérable. Les vestiges conservés s’érodent a un rythme très rapide, tombant en bas de falaise et étant par la suite transportés par l’action des marées. Le substrat rocheux est très friable, et s’érode à un rythme également soutenu. La comparaison des images du site entre 2008 et 2014 donne une idée des effets de l’érosion sur une période de 5 ans. Il serait encore possible de faire une opération de sauvetage pour mieux comprendre cette structure (dont la typologie n’est pas définie).

Une analyse numérique de l’érosion du site sur le long terme a été commencé dans le cadre du projet eSCOPES (projet Marie Curie-IEF 328753, resp. E. López-Romero, Durham University). Nous nous servons des principes de la photogrammétrie numérique d’un objet proche (Close-Range Photogrammetry), qui permet d’obtenir un levé tridimensionnel et métrique en détail des éléments à enregistrer. Dans un second temps, une analyse comparée des différents modèles obtenus pour chaque site nous permet d’évaluer les altérations qu’il a subies au cours du temps.

Parmi les logiciels qui permettent l’application de cette méthode nous avons utilisé Agisoft PhotoScan© qui consiste à appliquer la technique structure from motion (SfM), largement utilisée en archéologie et dans les études du patrimoine depuis quelques années maintenant. Dans la pratique, elle facilite énormément l’obtention de modèles 3D, puisqu’elle permet la restitution tridimensionnelle à partir d’images acquises depuis différents points de vue même en absence de paramètres de calibration de la caméra. En résulte une représentation avec des valeurs métriques tridimensionnelles qui peut être figurée de façon bidimensionnelle (ortho image) ou tridimensionnelle (modèle numérique tridimensionnel).
Pour plus d’informations :
LOPEZ-ROMERO E., MANANA-BORRAZAS P., DAIRE M.-Y., GUIMIL-FARINA A., 2014. « The eSCOPES Project: preservation by record and monitoring at-risk coastal archaeological sites on the European Atlantic façade ». Antiquity, 339.