« Des hommes sont enterrés sur la pointe nord de la Bretagne. Dans des coquillages ramassés dix siècles plus tôt. Qui étaient-ils ? »
Un article de N. Guillas paru dans le Sciences Ouest n°340 de mars 2016, à lire ici
« Des hommes sont enterrés sur la pointe nord de la Bretagne. Dans des coquillages ramassés dix siècles plus tôt. Qui étaient-ils ? »
Un article de N. Guillas paru dans le Sciences Ouest n°340 de mars 2016, à lire ici
Par Elías López-Romero
Le site de Lomer présente les restes d’un monument mégalithique datant du Néolithique ainsi que ceux d’un atelier bouilleur de sel gaulois (second âge du Fer), situés sur les vestiges du tumulus de ce premier. Les restes conservés du dolmen, situés actuellement sur la falaise, sont extrêmement maigres, seules quelques pierres restent en place. Le site a fait l’objet d’un suivi photographique entre septembre 2013 et septembre 2014. Pendant cette période l’érosion des vestiges et de la falaise a subi d’importantes modifications.
Le peu qui reste du site est dans une situation extrêmement vulnérable. Les vestiges conservés s’érodent a un rythme très rapide, tombant en bas de falaise et étant par la suite transportés par l’action des marées. Le substrat rocheux est très friable, et s’érode à un rythme également soutenu. La comparaison des images du site entre 2008 et 2014 donne une idée des effets de l’érosion sur une période de 5 ans. Il serait encore possible de faire une opération de sauvetage pour mieux comprendre cette structure (dont la typologie n’est pas définie).
Une analyse numérique de l’érosion du site sur le long terme a été commencé dans le cadre du projet eSCOPES (projet Marie Curie-IEF 328753, resp. E. López-Romero, Durham University). Nous nous servons des principes de la photogrammétrie numérique d’un objet proche (Close-Range Photogrammetry), qui permet d’obtenir un levé tridimensionnel et métrique en détail des éléments à enregistrer. Dans un second temps, une analyse comparée des différents modèles obtenus pour chaque site nous permet d’évaluer les altérations qu’il a subies au cours du temps.
Parmi les logiciels qui permettent l’application de cette méthode nous avons utilisé Agisoft PhotoScan© qui consiste à appliquer la technique structure from motion (SfM), largement utilisée en archéologie et dans les études du patrimoine depuis quelques années maintenant. Dans la pratique, elle facilite énormément l’obtention de modèles 3D, puisqu’elle permet la restitution tridimensionnelle à partir d’images acquises depuis différents points de vue même en absence de paramètres de calibration de la caméra. En résulte une représentation avec des valeurs métriques tridimensionnelles qui peut être figurée de façon bidimensionnelle (ortho image) ou tridimensionnelle (modèle numérique tridimensionnel).
Pour plus d’informations :
LOPEZ-ROMERO E., MANANA-BORRAZAS P., DAIRE M.-Y., GUIMIL-FARINA A., 2014. « The eSCOPES Project: preservation by record and monitoring at-risk coastal archaeological sites on the European Atlantic façade ». Antiquity, 339.
Par Elías López-Romero
L’allée couverte sur l’estran de l’île Coalen avait fait l’objet d’une reconnaissance par P.-R. Giot en 1971, qui parle brièvement du monument mégalithique dans les « Informations Archéologique » de Gallia Préhistoire (Giot 1971, p. 341). À cette époque, la seule mention de l’architecture du site est que le mégalithe avait perdu « ses tables », et dans le même temps, des tessons de poterie et des silex avaient été ramassés sur le vieux sol.
Jusqu’à aujourd’hui, le site n’a fait l’objet d’aucune étude approfondi des restes, la description la plus détaillée correspondant à l’inventaire des mégalithes de l’arrondissement de Lannion réalisé en 1991 par A. Marchat et M. Le Brozec. Ils donnent alors les mesures de l’ensemble (7,20 et 1,40 m) et le nombre de piliers conservés (3 à l’ouest et 6 à l’est ; Marchat et Le Brozec, 1991, p. 22). L’allée couverte de l’île de Coalen est constitué d’orthostates massifs, bien que plusieurs aient disparu tout comme la totalité des dalles de couverture du monument. Certains d’entre eux ont subi l’action des carriers, des traces d’extraction sont encore visibles.
Le site est situé sur l’estran et subit l’action des marées. À marée haute, il est submergé d’environ 1m de hauteur. Les dynamiques liées a ces régimes des marées entraînent des cycles de dépôt / érosion de sédiments. La plupart des épisodes de dépôt / érosion concerne des arènes et marnes fines, typiques de cet environnement d’estran. Mais on a également observé (lors des différentes visites que l’on a pu faire en 2013 et 2014) le dépôt / érosion de petits galets tout autour du monument. Ces dynamiques hydrologiques provoquent l’exposition du vieux sol associé au monument, pendant certaines périodes. Sont alors visibles petites quantités de céramique, silex et charbon ; ces restes archéologiques sont particulièrement nombreux dans la partie est et sud-est du monument, la plus affectée par les mouvements et les dynamiques des marées.
La vulnérabilité du site est à mettre en relation avec deux variables principales. Tout d’abord, l’érosion naturelle : sur l’île de Coalen, cette érosion concerne le rythme soutenu des dynamiques hydrologiques liées aux marées, mais aussi le rythme plus rapide en lien avec les épisodes climatiques extrêmes (ex.: pluies intenses). Ces derniers n’ont, par contre, un effet profond sur le site que lorsque celui-ci est exposé à marée basse. Ensuite, l’action anthropique autour des vestiges : la zone est fréquentée a marée basse par les habitants avoisinant l’île, ainsi que par les ramasseurs de coquillages a certaines périodes de l’année (grandes marées). L’action anthropique sur le site est principalement liée au piétinement autour des vestiges archéologiques. Elle est tout de même limitée, à la fois par l’inaccessibilité de l’île à marée haute que par sa faible fréquentation.
Une analyse numérique de l’érosion du site sur le long terme a été commencé dans le cadre du projet eSCOPES (projet Marie Curie-IEF 328753, resp. E. López-Romero, Durham University). Nous nous servons des principes de la photogrammétrie numérique d’un objet proche (Close-Range Photogrammetry), qui permet d’obtenir un levé tridimensionnel et métrique en détail des éléments à enregistrer. Dans un second temps, une analyse comparée des différents modèles obtenus pour chaque site nous permet d’évaluer les altérations qu’il a subies au cours du temps.
Parmi les logiciels qui permettent l’application de cette méthode nous avons utilisé Agisoft PhotoScan© qui consiste à appliquer la technique structure from motion (SfM), largement utilisée en archéologie et dans les études du patrimoine depuis quelques années maintenant. Dans la pratique, elle facilite énormément l’obtention de modèles 3D, puisqu’elle permet la restitution tridimensionnelle à partir d’images acquises depuis différents points de vue même en absence de paramètres de calibration de la caméra. En résulte une représentation avec des valeurs métriques tridimensionnelles qui peut être figurée de façon bidimensionnelle (ortho image) ou tridimensionnelle (modèle numérique tridimensionnel).
Pour plus d’informations :
LOPEZ-ROMERO E., MANANA-BORRAZAS P., DAIRE M.-Y., GUIMIL-FARINA A., 2014. « The eSCOPES Project: preservation by record and monitoring at-risk coastal archaeological sites on the European Atlantic façade ». Antiquity, 339.
Marchat A. et Le Brozec M. 1991. Les mégalithes de l’arrondissement de Lannion. Rennes, Institut culturel de Bretagne, Association des travaux du Laboratoire d’Anthropologie, Préhistoire, Protohistoire, Quaternaire. Université de Rennes 1, 102 p.
Giot P.-R. 1971. « Lanmodez à Informations Archéologiques Circonscription de Bretagne », Gallia Préhistoire, 14-2, p. 341.
Par Marie-Yvane Daire
Le site archéologique de Sterflant, sur le littoral sud de l’île d’Hoedic (Morbihan), fait l’objet d’un suivi depuis 2010, dans le cadre du projet ALeRT (Archéologie, Littoral et Réchauffement Terrestre), compte tenu de sa position très exposée et de sa dégradation régulière. Les principales opérations réalisées ont été une série de sondages et relevés sur les structures dégagées dans l’estran. La vulnérabilité de ce site face aux dégradations naturelles a conduit les chercheurs à engager une nouvelle opération de relevés, destinée à sauvegarder un certain nombre d’informations avant la disparition totale des vestiges visibles, en mai 2014 puis en novembre de cette même année.
Au cours de l’hiver 2010, un brutal épisode de dégradation du site a attiré l’attention de plusieurs personnes. En effet, lors de la tempête Xynthia des 27-28 février 2010, les dunes exposées au sud ont souffert et ont reculé de plusieurs mètres, délivrant des sols anciens, une zone à forte densité de coquillages avec quelques tessons de céramiques ; l’ensemble du dépôt archéologique apparut alors comme fortement menacé, par l’assaut de la mer lors des marées à fort coefficient mais aussi par le piétinement des promeneurs. Une opération de sondage s’ensuivit au mois de juillet 2010.
Puis, à l’occasion d’une visite du site au printemps 2014, il fut possible d’évaluer les dégâts occasionnés par la nouvelle série de tempêtes de l’hiver 2013-2014 qui ont particulièrement affecté les sites exposés au sud-est. Le site de Sterflant nous est alors apparu sous un nouveau jour : alors que la zone des sondages de 2010 s’était plutôt rechargée en pierres et débris de toutes sortes, la face est de la pointe orientée vers la plage de Beudjeul et constituée d’importantes falaises dunaires avait subi un recul assez considérable laissant apparaître le gisement archéologique en plusieurs points, sur un linéaire côtier d’une centaine de mètres, de même que l’extrémité est de la plage de Port La Croix.
Une opération archéologique fut alors rapidement décidée pour le mois de novembre 2014. Ce nouvel épisode illustre une nouvelle fois la complexité des interventions archéologiques d’extrême urgence en contexte littoral. Outre une série de sondages en pied de falaise, un relevé au scanner 3D a été réalisé sur le site. En renouvelant régulièrement cette opération, il sera possible d’établir un suivi du recul de la dune à très haute résolution.
Malgré leur caractère limité dans l’espace, dû notamment au statut du site, les recherches de terrain menées sur le site de Sterflant sont d’ores et déjà prometteuses. Elles démontrent en effet l’existence d’un site occupé pendant les dernières décennies de l’Indépendance gauloise, groupant activités artisanales et domestiques. Cette association entre un habitat et un atelier artisanal de production de sel d’origine marine répond à un schéma désormais reconnu comme « classique » des occupations littorales sur les côtes de la Manche et de l’Atlantique, entre autres sur le site de Port-Blanc, à Hoedic.
Pour en savoir plus :
DAIRE M.-Y., OLMOS P., LANGOUËT L., avec la collaboration de MONRÓS M., MOUGNE C., BERNARD Y., QUESNEL L., LARGE J.-M. et DUPONT C. 2015. « Sterflant, un site archéologique sous haute surveillance à Hoedic. Melvan », La Revue des Deux Îles, n°12, p. 187-198.
Note :
Le suivi archéologique régulier du site est dû à Pierre Buttin (Melvan) et Jean-Marc Large. Les opérations de relevé au scanner 3D ont été réalisées par Yann Bernard et Laurent Quesnel (CNPAO). Les opérations archéologiques, autorisées par le Ministère de la Culture (SRA Bretagne) et par le Conservatoire du Littoral, ont été coordonnées par Marie-Yvane Daire et Pau Olmos (CNRS, UMR 6566 CReAAH), avec la participation de Loïc Langouët, Txell Monros, Caroline Mougne et Emmanuelle Rogart.
Par Marie-Yvane Daire
Le site archéologique de l’île du Bec sur la commune de Lampaul-Ploudalmézeau (Finistère), bien connu des archéologues de la région, fait l’objet d’un suivi irrégulier depuis de nombreuses années, et plus récemment dans le cadre du projet ALeRT, compte tenu de sa position très exposée et de sa dégradation régulière. Le site archéologique est caractérisé par des restes d’éléments de briquetages caractéristiques d’un atelier de bouilleurs de sel de la fin de l’âge du Fer.
La vulnérabilité de ce site face aux dégradations naturelles a conduit les chercheurs à engager une opération de « sondages » et relevés, destinée à sauvegarder un certain nombre d’informations avant la disparition totale des vestiges visibles, pendant l’année 2015. Les principales opérations réalisées ont été une série de relevés (manuel, au GPS différentiel et scanner 3D) ainsi qu’une prospection magnétique, notamment sur les structures dégagées en coupe de falaise dans l’estran et les structures associées localisées dans le bande intertidale (pêcheries).
Un suivi régulier est réalisé par Jean-Yves André et Hubert Arzel, l’opération est dirigée par Marie-Yvane Daire.
Pour aller plus loin :
Un article paru dans Le Télégramme le 10 avril 2016 « L’île du Bec. Un site hors du commun », réalisé par E. Gicquel.
Par Louis Dutouquet
Depuis octobre 2015, des observations bimensuelles par le bureau d’études HELP de la frange littorale de l’île de Sein ont permis de constater que :
– il y a d’importants mouvements de galets en haut d’estran sur certains secteurs de l’île,
– en phase de retrait des galets, des paléosols sont périodiquement découverts et révèlent souvent des vestiges archéologiques ou historiques : gisements lithique et céramique, amas coquilliers, alignement de pierres plantées, fours à goémon…
Soumis à des conditions maritimes extrêmes, l’île de Sein est principalement protégée des assauts de la mer par les cordons de galets qui la ceinturent. Cependant, leur mouvement perpétuel endommage inévitablement les vestiges archéologiques qu’ils recouvrent. Pour préserver l’information archéologique avant qu’elle ne soit définitivement détruite, il est proposé de :
– procéder à l’enregistrement des structures et gisements révélés par l’érosion marine et d’évaluer leur degré de vulnérabilité (suivi ALeRT),
– collecter, inventorier et identifier le matériel (lithique, osseux et céramique) récolté à la surface des paléosols,
– collaborer avec les géomorphologues pour mesurer l’ampleur des mouvements de galets et estimer leur impact sur les vestiges archéologiques sous-jacents.
Un sondage archéologique a été réalisé en 2017 sur un des amas coquillier, sous la direction de Louis Dutouquet. Retrouvez ici un résumé ainsi que le rapport de l’opération !
Par Pau Olmos-Benlloch et Catherine Dupont
L’îlot de Roc’h Louët se situe dans l’archipel d’Ollone, tout au bout du Sillon de Talbert (Pleubian ; Côtes-d’Armor). La présence de vestiges archéologiques avait été repérée par L. Dutouquet dans le cadre de ses recherches de terrain réalisées avec P. Hamon pour la confection de l’Atlas du Patrimoine Micro-insulaire Breton. Dans la partie nord de l’île un ensemble d’ossements humains datant du Moyen Âge (13ème 14ème siècle) avait été identifié plus ou moins en relation avec un amas coquillier. En 2015 un prélèvement dans l’amas coquillier et un redressement partiel de la coupe ont été réalisés, afin d’identifier la relation stratigraphique entre les ossement et l’amas. Le site a fait l’objet d’une autorisation de prélèvement de la part du DRASSM, l’étude archéomalacologique de ce prélèvement est en cours sous la direction de Catherine Dupont et Caroline Mougne (UMR 6566 CReAAH).
À partir de cette étude, on constate que la tombe médiévale a été creusée dans le dépôt coquillier, ce qui a permis de conserver les ossements en bon état. Le redressement de la coupe montre que le squelette fut placé dans un fossé creusé dans l’amas et il est pourtant postérieur à la création du dépôt coquillier, daté par la présence de charbon du bois du 4ème – 2ème siècle avant notre ère. L’occupation protohistorique pourrait se situer plus à l’intérieur de l’île, mais aucune trace d’occupation n’est visible actuellement sur l’île. Ce constat peut être lié à l’important couvert végétal présent sur cette île. L’amas coquillier a été fortement endommagé par l’érosion côtière et risque de disparaître dans les prochaines années. En 2016 le site fera l’objet d’une suivi spécifique en collaboration avec Julien Houron, garde du littoral de la Réserve du Sillon de Talbert.
Pour plus de renseignements :
Veuillez contacter la Maison du Littoral
Dutouquet L., Daire M.-Y. 2010. « Patrimoine naturel et culturel sur le littoral et dans les îles de Bretagne ». Bulletin de l’AMARAI (Association Manche Atlantique pour la Recherche Archéologique dans les Îles), n°23, p. 9-12.
Le site a fait l’objet d’une présentation dans Des Racines et des Ailes, à partir de la 24ème minute, émission diffusée le 30 mai 2012, visible ici !
Par Pau Olmos-Benlloch
L’îlot de Roc’h Santec fait partie de l’ensemble d’îles et îlots du littoral de Santec (Finistère) et il est situé à 1,5 km de la côte. La difficulté d’accès fait que le site n’a pas souffert d’une importante pression anthropique et les vestiges présentent un bon état de conservation ; mais dans le même temps, cette contrainte gêne l’accès et le suivi de l’érosion régulière des restes archéologiques causée par les différents épisodes de tempêtes hivernales.
Au cours des différents passages sur le site, effectués avec la participation des archéologues amateurs (D. Roué, qui a découvert le site) en 2014 et en janvier 2015, deux zones prioritaires ont retenu notre attention : d’une part, l’occupation du Paléolithique Supérieur (azilien) ou du Mésolithique initial qui devait se situer dans l’abri formé par le rocher central et qui présentait une forte dégrée d’érosion ; et d’autre part, une occupation datant de l’époque gauloise (à préciser) et qui se situait sur la plateforme principale de l’îlot et caractérisée par la présence des alignements de murs d’un probable habitat littoral.
Étant alors un site archéologique encore inédit avec un fort potentiel archéologique, l’objectif de la campagne de 2015 fut la réalisation de différents sondages diagnostiques, afin de caractériser, circonscrire et dater les vestiges, en complétant les travaux de prospection menés par des archéologues amateurs. Cette intervention a mise en évidence la richesse et le potentiel archéologique du site de Roc’h Santec, mais aussi le bon état de conservation des niveaux d’occupation mésolithiques et gaulois. L’occupation la plus ancienne date du Paléolithique moyen (80 000 – 40 000 BC), grâce à la présence de traces de débitage Levallois dans les niveaux de sable éolienne déposés directement sur le socle granitique. Mais en tout cas, comme on avait pu identifier lors des opérations de prospection, l’occupation principale de l’île date du Mésolithique (groupe de Berthaume) et de l’âge du Fer.
Pour plus d’informations :
Parmi la succession de tempêtes de l’hiver 2013-14, celle, très violente, qui a eu lieu dans la nuit du samedi 1er février au dimanche 2 février 2014 a permis de montrer à nouveau la vulnérabilité de certaines portions de côte et l’importance du projet ALERT dans l’observation des sites archéologiques côtiers en danger et la préservation de l’information. Plusieurs ensembles ont été violemment érodés pendant cette nuit-là, et des sites que l’on croyait stabilisés ont été sérieusement endommagés après le passage de la tempête Petra, dans un contexte de très fortes marées astronomiques (coefficients 113/114 le samedi). Après cet épisode, des dégâts importants ont été repérés par des correspondants bénévoles locaux dans la zone de Plougrescant (Côtes d’Armor), Locquirec, Saint-Jean du Doigt ou Santec (Finistère), ce qui nous a rapidement conduits à constater, sur le terrain, les effets des tempêtes.
A Plougrescant, la falaise de Porz Hir a reculée de 2m dans la nuit de samedi à dimanche et le dépôt de briquetage à été endommagé par l’action des vagues, même avec la protection de l’enrochement, comme nous a signalé Patrick Hamon.
A Saint-Jean du Doigt par contre, François Le Gall nous a signalé l’apparition d’un site archéologique que n’avait été pas identifié dans la microfalaise de la plage, une intervention rapide etait donc nécessaire pour observer le site trop exposé maintenant à les intemperies.
Au Moulin de la Rive de Locquirec, l’habitat de l’âge du Fer fouillé partiellement dans les années 1970 a beaucoup suffert après la tempête et des mesures de protection seront envisagés avant la disparition du site parles effets de l’érosion.